Textes sur la musique juive Introduction

(Extrait tiré du livre Shirat Halev de Shmuel Stern et traduit par Yoel Taieb)

Rabbi Nahman de Braslav enseigne dans la leçon 63 de la deuxième partie du Likoutey Moharan, que chaque berger possède une mélodie originale propre à lui seul et dont le caractère est influencé par les espèces de plantes poussant à l'endroit où il fait paître ses bêtes.

Et cette mélodie constitue pour le berger un bienfait car étant donné qu'il se trouve constamment avec ses bêtes il pourrait à cause de cela être attiré par leur bestialité et descendre de son niveau d'être humain: Et la musique le sauve de cet écueil, car elle a le pouvoir de faire le tri entre l'esprit humain et l'esprit animal. Elle nous sauve ainsi de l'esprit d'animalité, comme l'a écrit le Ramban dans son ouvrage la "Porte de la rétribution" ("Shaar Hagmoul"):

Il n'y a rien au niveau des choses de ce monde, d'aussi fin que la musique.

Cela veut dire que la musique se trouve à la frontière entre ce monde matériel et les mondes spirituels, c'est pourquoi elle a le pouvoir de nous élever du matériel au spirituel et du niveau animal au degré d'homme.

Rabbi Shnéour Zalman de Liyadi a expliqué ainsi les mots de la Michna: "Tous les propriétaires de chant sortent avec le chant"
Les propriétaires sont des personnes qui chantent et ils sortent de l'animalité par l'intermédiaire de la musique.

C'est la raison pour laquelle les leviim chantaient et jouaient des instruments au moment du sacrifice un chant dédié à Dieu, car en offrant le sacrifice on élève l'animalité et on la transforme en spiritualité, dans une nuance de "parfum agréable pour Dieu", c'est pourquoi les Leviims devaient chanter et jouer des instruments à ce moment précis, afin de rapprocher de Dieu les propriétaires du sacrifice et de les élever de la matière vers le spirituel.
Sacrifice se dit en hébreu Korban qui a pour racine le verbe Lekarev, rapprocher.
Et par l'intermédiaire du chant et de la musique des Leviim, le propriétaire du sacrifice se réveillait au repentir total et revenait vers Dieu.

Les Dix Sortes de Melodies:

Les dix sortes de Melodies sont:
1) Achré
2) Beracha
3) Lamenatseah
4) Maskil
5) Mizmor
6) Hodayah
7) Shir
8) Nigun
9) Tefilah
10) Hallelouia

Le nombre dix symbolise la perfection, c'est pourquoi des pans entiers de la création sont liés à ce nombre, ainsi que nos sages l'ont enseigné " le Monde a été crée par dix paroles".
L'âme inférieure de l'homme le Néfech est aussi constituée, nous enseigne la Kabbale, de dix parties. Et parallèlement à ces dix parties du Néfech existent dix sortes différentes de mélodies, appelées les Dix Sortes de Mélodies.
Le livre des Psaumes a été écrit avec ces dix mélodies ainsi que l'a enseigné Rabbi Yehoshua Ben Levi (Traité talmudique Pessahim page 117): Par dix paroles de louanges le livre des psaumes a été composé. Ce sont les dix sortes de mélodies que nous avons mentionnées, et c'est par leur moyen que le Roi David interprétait ses psaumes.
C'est la raison pour laquelle, la plupart des psaumes debutent par la mention de l'une des melodies telle que, Hallelouiah, Mizmor, Lamenatseah… Ceci afin de nous renseigner à laquelle d'entre les dix sortes de mélodies, appartient le psaume lu.

Le remède général:

Les dix sortes de Mélodies sont dix expressions de louanges par le moyen desquelles on loue Dieu. Et le livre des psaumes a été rédigé au moyen de ces dix Mélodies…

Or lorsqu'une personne loue son Créateur elle répare ce faisant son âme inférieure, Néfech et récupère ainsi les parties de son Néfech qui étaient tombés dans le coté du Mal (au pouvoir des Ecorces selon la terminologie kabbalistique). Car par le fait qu'il loue son Créateur il dévoile que sa volonté profonde est le Bien, qu'il est attaché au Bien, ce qui entraîne finalement l'annulation du Mal.

Et à chacune des dix parties de l'âme inférieure; Néfech, correspond l'une des sortes de mélodies, c'est pourquoi lorsque l'on célèbre son Créateur au moyen de l'une d'entre ces dix mélodies, on ramène la partie du Néfech correspondant uniquement à la mélodie utilisée, vers la sainteté, mais si l'on utilise toutes les dix modalités de louange, ce sont alors les dix parties du Néfech en même temps, qui sont ramenées vers la sainteté.


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